Tabac au Luxembourg : pourquoi les gens fument peu malgré des cartouches de cigarettes pas chères
Le tabac au Luxembourg : un paradoxe
Le Luxembourg est connu pour ses cartouches de cigarettes pas chères. En 2024, 5,08 milliards de cigarettes y ont été vendues. Cela équivaut à environ 20 cigarettes par jour par habitant. Pourtant, la majorité de ces cigarettes ne sont pas fumées par les Luxembourgeois eux-mêmes.
Selon un rapport de KPMG, 88 % des cigarettes légalement vendues au Luxembourg sont consommées à l’étranger. Les ventes transfrontalières représentent donc une grande part du marché.
Un taux de tabagisme très bas
Malgré un prix cigarette Luxembourg bien plus bas que dans d’autres pays, seulement 19 % des résidents âgés de plus de 15 ans fument, selon les dernières données d’Eurostat. Ce chiffre place le pays au 6ᵉ rang des pays de l’Union européenne où l’on fume le moins.
- 14 % des femmes fument (4ᵉ position dans l’UE)
- 23 % des hommes fument (6ᵉ position)
Un prix bas, mais peu d’impact local
Les campagnes anti-tabac demandent une augmentation des taxes sur le tabac. Pourtant, le gouvernement hésite à augmenter le prix des cigarettes au Luxembourg, car les ventes aux non-résidents apportent d’importantes recettes fiscales.
Les données d’Eurostat montrent que le prix du tabac ne suffit pas à expliquer le taux de consommation. Depuis 2006, le tabagisme baisse dans toute l’Europe, quels que soient les prix.
Comparaison européenne
Des pays comme la Bulgarie, la Grèce ou la Croatie, où le tabac est moins cher qu’au Luxembourg, affichent pourtant des taux de tabagisme beaucoup plus élevés. En Bulgarie, par exemple, 49 % des hommes fument.
À l’inverse, la Suède a un très faible taux de tabagisme grâce à l’usage du « snus », une nicotine orale non comptabilisée dans les données européennes.
Le tabac au Luxembourg reste très bon marché, ce qui attire les acheteurs frontaliers à la recherche d’une cartouche de cigarette pas chère. Pourtant, la population locale fume peu, ce qui montre que le prix seul n’explique pas tout. D’autres facteurs, comme la sensibilisation à la santé et les habitudes culturelles, jouent aussi un rôle.