L’Université de Paris 1 Panthéon-Sorbonne n’accueillera aucun étudiant luxembourgeois en médecine pour la rentrée 2025, rompant un partenariat historique. Les associations étudiantes et la ministre de l’Enseignement supérieur dénoncent une décision « incompréhensible ».
Une rupture unilatérale qui bouleverse les parcours
Pour la deuxième année consécutive, la Sorbonne refuse d’intégrer les étudiants luxembourgeois dans son cursus de médecine après leur première année à l’Uni.lu. Cette décision, non justifiée publiquement, contrevient à une convention bilatérale entre les deux établissements.
Gianni Di Paoli, président de l’ACEL (Association des Cercles d’Étudiants Luxembourgeois), alerte :
« Pour des étudiants qui ont bâti leur projet sur cette mobilité, travaillé dur pour y accéder, c’est un coup dur. Leur rêve d’étudier à Paris vole en éclats. »
Des conséquences immédiates pour les étudiants
- 34 places perdues en France : Les spots habituellement réservés à la Sorbonne seront répartis entre les trois universités partenaires restantes :
- Université de Lorraine
- Université de Strasbourg
- Fédération Wallonie-Bruxelles (Belgique)
- Parcours contrariés : Les étudiants visant la Sorbonne devront se réorienter vers d’autres établissements en France, Allemagne (Munich, Erlangen-Nürnberg, Würzburg) ou Belgique.
Le système luxembourgeois sous tension
Niveau | Places disponibles | Problématique |
---|---|---|
1ère année | 130 places | Suffisant pour les nouveaux bacheliers |
2ème année | ~34 places | Dépendance quasi totale aux universités étrangères |
Master | 0 place à l’Uni.lu | Aucune formation complète proposée au Luxembourg |
La ministre Stéphanie Obertin (députée CSV) regrette :
« Cette décision compromet la fluidité des parcours. Nous réclamons des explications claires à la Sorbonne. »
Pourquoi cette rupture ? Les zones d’ombre
- Silence de la Sorbonne : Malgré les sollicitations de RTL, l’université n’a pas communiqué sur les raisons de ce retrait.
- Hypothèses évoquées :
- Tension sur les capacités d’accueil post-Covid
- Réorganisation des cursus médicaux en France
- Problèmes administratifs non résolus
Une solution : développer l’offre locale ?
Face à cette impasse, ACEL et la CSJ (jeunesse socialiste) réclament :
- L’extension du bachelor en médecine à l’Uni.lu : Créer des places pour la 2ème et 3ème année.
- Un master complet à Luxembourg : Éviter la dépendance aux universités étrangères.
- Maintenir la mobilité internationale : Garantir des partenariats stables avec les universités étrangères.
« L’objectif est de former des médecins au Luxembourg, tout en préservant l’ouverture internationale » – insiste Gianni Di Paoli.
Un enjeu de santé publique
Cette décision intervient dans un contexte critique :
- Pénurie de médecins : Le Luxembourg manque de praticiens (notamment en médecine générale).
- Départs à la retraite : 40% des médecins ont plus de 55 ans (Source : Ministry of Health).
- Attractivité compromise : Les étudiants luxembourgeois pourraient choisir de s’établir à l’étranger après leurs études.
Prochaines étapes
- Septembre 2024 : Réunion d’urgence entre l’Uni.lu, le ministère et les partenaires étrangers.
- Octobre 2024 : Débat parlementaire sur l’expansion du cursus médical à Luxembourg.
- Rentrée 2025 : Attribution des 34 places restantes en France/Belgique/Allemagne.
Ce qu’il faut retenir
« La Sorbonne ferme ses portes, mais la médecine luxembourgeoise doit garder les siennes ouvertes : aux étudiants, à l’innovation, et à l’Europe. »
En chiffres clés :
- 0 : Étudiant luxembourgeois accepté à la Sorbonne en 2025
- 34 : Places reportées sur d’autres universités
- 40% : Médecins luxembourgeois âgés de +55 ans
Source : RTL / ACEL / Ministère de l’Enseignement supérieur 🇱🇺